France 17-37 Nouvelle Zélande, les notes. Une entame tonitruante, de l’orgueil latin et des essais casquettes. Le talent jouait en noir ce soir, mais le coq n’est pas mort.
Les avants 1/5. C’est la faillite des gros, incontestablement. Ils vont avoir du mal à regarder leurs gazelles en face pendant quelques temps. Carter s’est baladé autour des rucks malgré un capitaine Dusautoir des grands jours. Les Blacks nous ont pris sur notre point fort : le cinq de devant, noyé comme jamais. Une vraie fessée et ça fait mal, surtout au moral. La mêlée française s’est fait tordre comme un linge, achevant la solidarité de la meute tricolore. La troisième ligne s’en tire un peu mieux avec un Picamoles auteur de bonnes perçées mais dont la responsabilité est engagée sur deux essais des Blacks en première mi-temps. Bonnaire a surnagé.
Les arrières 3/5. C’est la bonne surprise, ils ont tous été bons ou presque. Signe encourageant ou chant du cygne, on le saura plus tard. En attendant, on savoure, car après une saison moribonde on pensait le french flair définitivement enterré. Clerc plein de sang-froid, a régulièrement supplée sa charnière aux moments opportuns. Rougerie a mouillé le maillot et s’est arraché sur plusieurs plaquages cruciaux pour son équipe. Mermoz marque son premier essai sous le maillot bleu, après une interception aussi magique que désespérée. Médard s’est fait raffûter comme un junior ouvrant le chemin au deuxième essai du XV de la fougère. Piqué au vif, le visage tuméfié par la colère, le Roi Médard se transforma aussitôt en bête furibonde gagnant du terrain à chaque prise de balle. On appelle cela la rage de vaincre.
La charnière 2/5. Le Yach’ habituel, pour le meilleur et pour le pire. Constant, parfois inspiré et souvent malicieux, il fut, comme à son habitude, trop lent sur les sorties de balles. Morgan Parra a joué propre pour sa première à l’ouverture, bien qu’un peu léger au pied. A son actif, un drop sur le poteau et une belle montée défensive sur son vis-à-vis Carter, provoquant à n’en pas douter l’émoi de son capitaine si coutumier du fait. Remplacé à la 60ième par Trinh-Duc, toujours aussi gaillard, auteur d’un essai opportuniste, mais dont le sens tactique confine toujours au néant.
L’homme du match. Dan Carter, la grande classe.
Le cocur du match. Dimitri Szarzewski, volontaire et irrémédiablement malchanceux. Sorti en seconde mi-temps, tête basse et yeux bleus au bord des larmes.
L’arbitre. A dû s’enrichir récemment. En NZ$.
La niaiserie du jour. Les Blacks nous ont ressorti le haka coupe-george de derrière les fagots. Les Power Rangers aussi exécutent une chorégraphie pour se rassurer sur leur virilité.
La bêtise du jour. 17000 supporters français -un record- se sont invités dans les travées de l’Eden Park, pour au bout du compte siffler leur troupe à la mi-temps. Por què ?
La synthèse de Lièvremont. « On n’est pas champion et je vous emmerde. » A bon entendeur.
Le retour du Maudit. Ali Williams a rejoué, et plutôt bien. Nos sources nous informent que la barbe d’un certain consultant a frémi.
La petite déception. L’élégance de Kahui aux abonnés absents. Sort sur blessure.