Tout indique que Yoann Gourcuff sera viré du onze titulaire de l’équipe de France contre le Mexique. Un des rares joueurs qui donnent un peu d’âme à l’équipe… Une lettre ouverte à Raymond Domenech s’impose.
Gourcuff… Yoann Gourcuff… Le dernier des hommes qui nous ait fait vibrer en regardant les Bleus… Si, c’est possible, c’était contre la Roumanie… Automne 2008… Une frappe de 30 mètres sous la barre.
Et voilà que Raymond, succombant certainement à la pression de quelques joueurs peu fréquentables (pas besoin de donner la liste…), aurait décidé de sortir Gourcuff du onze titulaire de demain, contre le Mexique.
Vas-y Raymond, laisse notre équipe aux rappeurs millionnaires, aux tricoteurs qui lâchent pas le ballon, aux attaquants starisés qui ne peuvent pas supporter Yoann… Normal, lui qui sait aligner quelques phrases correctes grammaticalement, lui qui sait analyser les matches à leur issue, lui qui est capable d’un coup de génie, à tout moment, lui, l’imprévisible, lui qui n’apprécie certainement ni les putes ni les bagnoles…
Laissons l’équipe de France aux petites frappes
Laisse donc l’équipe, Raymond, aux mains des prévisibles, des vrais professionnels, habitués de la langue de bois, mercenaires spécialisés dans l’attaque stérile… Laisse les commandes à toute ta tripotée d’athlètes inconstants et repus, aux encasqués en sortant du bus, laisse l’équipe aux fausses grandes gueules, aux petites frappes, laisse-la même gagner le mondial, si elle le peut, moi, ma télé sera allumée mais mon coeur gardera son rythme de croisière. De toute façon, ces Bleus-là ne gagneront jamais pour nous.
Depuis Zidane en 1998, a-t-on vu un seul joueur français embrasser son maillot ?
Ces Bleus-là nous emmerdent depuis tellement longtemps, minables en 2008, qualifiés en 2010 grâce à une main… Même pas la main de Dieu, non, la pauvre main qui n’ose pas dire son nom, la petite arnaque d’épicier… (Ne voyez pas ici une attaque contre Henry, qui est l’un des rares à encore pouvoir nous faire vibrer, et qui devrait, à mon sens, être titulaire.)
Raymond, ne devrais-tu pas tenter de rehausser le niveau ? Ne devrais-tu pas imposer un joueur en tant que meneur, et bâtir ton équipe autour de lui ? Non, tu ne l’as pas fait, par manque d’autorité réelle. Gourcuff fait partie de ces joueurs-clés qui demandent que tout soit construit autour d’eux ; en cela, il n’est pas remplaçable, et ne peut pas être remplaçant.
Raymond, l’entraîneur entraîné…
Mais, Raymond, il a apparemment suffi que 3-4 joueurs décident de ne jamais faire de passe à Gourcuff pour qu’il soit sorti de l’équipe. On peut préjuger de l’influence, du rayonnement d’un sélectionneur auprès de ses joueurs, quand on voit à quel point ses décisions sont prises par le haut… Raymond, sur ce coup-là, tu es l’entraîneur entraîné…
Pourquoi moi, qui ait tant apprécié l’équipe de France, souhaite presque, comme en 2008, que nous perdions de la plus médiocre des manières ? Pourquoi une fin de compétition prochaine des Bleus aurait sur moi un effet joyeux, au fond, et même purificateur ?
Raymond, s’il te plaît, revient sur ton choix, remet Gourcuff. Si on perd, je ressentirais au moins un soupçon de tristesse… Au moins, fait entrer Yoann, qu’il nous plante un but ou qu’il assène un coup de tête à un joueur, qu’on se souvienne de ces grands moments, de ces vrais moments, loin du foot-business et des cohortes de petits bleus tous remplaçables…
Crédit photo : Le Mensuel de Rennes / Flickr
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