Le Vatican publie un texte appelant à la création d’une autorité publique mondiale pour réguler la crise économique et sociale. Initiative louable, mais malheureusement inutile…
Le marasme économique et financier qui frappe le monde occidental est-il si grave que l’on doive s’en remettre à Dieu ? C’est en tout cas l’avis du Vatican. Le Saint-Siège de Rome vient de publier un document appelant à la création d’une Banque centrale mondiale et d’une Autorité publique universelle. L’objectif affiché : réformer le système financier international et mettre en place une solidarité entre pays riches et pays pauvres. Rien que ça.
Le texte va plus loin. Il dénonce explicitement les excès et les attitudes égoïstes apparus durant la crise. Et met en garde contre ses conséquences possibles : « Si aucun remède n’est apporté aux différentes formes d’injustice, les effets négatifs qui s’en suivront au plan social, politique et économique seront de nature à engendrer un climat d’hostilité croissante et même de violence, jusqu’à miner les bases mêmes des institutions démocratiques, celles qui sont également considérées comme les plus solides et les plus sûres ».
S’il est probable que le Vatican ait vu là un moyen de redorer un peu son blason terni par plusieurs affaires de pédophilie (notamment dans les institutions d’enseignement d’Irlande), ses propositions ne manquent cependant pas d’intérêt. Et son analyse est juste. La crise économique actuelle est née de la cupidité de quelques banquiers qui ont choisi de titriser des prêts immobiliers accordés à des ménages américains qui n’avaient aucune chance de les rembourser. Et elle s’est propagée parce que des agences de notation ont accordé à ces titres des notes qu’ils ne méritaient pas.
Les institutions supranationales existent déjà
Dès lors, serait-il si insensé de conduire une politique de relance mondiale ? Cela éviterait d’avoir à compter sur des banques dont les déboires ont forcé les états à mettre la main au portefeuille. De même, serait-il absurde de vouloir glisser un soupçon de moralité dans les échanges commerciaux et financiers mondiaux ? Assurément non, et l’on peut saluer le Vatican pour avoir rappelé que la crise est d’abord due à une volonté d’enrichissement sans fin. Derrière les complexes mécanismes de la finance internationale se retrouvent les mauvais travers de l’Homme !
Cependant, le problème ne sera pas résolu par la création d’instances supranationales supplémentaires. Celles-ci existent déjà. Elles ont pour nom Organisation des Nations Unies et Fonds Monétaire International. Reste à faire en sorte que ses acteurs s’en servent au profit du bien commun. Attendu que la seule émergence de ces structures supranationales découle de la Seconde guerre mondiale, on peut gager que l’affaire est loin d’être gagnée d’avance. S’il a fallu 50 millions de morts pour voir naître ces institutions, combien en faudra-t-il pour que l’une d’entre elles joue enfin le rôle de représentant du peuple du monde ? Il faudrait… un miracle.
Crédit photo : tejvanphotos / Flickr
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Quel happy ending !!
Sur ce je vais me pendre, ça fera déjà un premier mort ! Plus que 49,99 millions et les institutions supranationales ne seront plus seulement des banquiers de la misère. Allez, courage !
Ce serait fort dommage, j’apprécie bien vos commentaires. 🙂
L’analyste financier Adrian Salbuchi vous propose de revenir sur les mécanismes du système financier international. En se basant sur l’exemple très précis de l’Argentine, il démontre les limites du système actuel. Vous y découvrirez pour quelles raisons ça ne pas fonctionner. Sa perspective pour l’avenir est très simple, l’effondrement complet. La seule solution de sauvegarder votre capital est de changer dès aujourd’hui vos monnaies papier en bien tangible ayant une réelle valeur. Car selon lui c’est bien toute l’économie mondiale qui va très rapidement s’effondrer.
Explication Crise Financière