France / Costa Rica : ça roule (enfin) pour les Bleus!

Un seul milieu récupérateur et l’équipe de France affiche un visage conquérant. Pour autant, la victoire des Bleus face au Costa Rica (2-1), en match amical, n’est certainement pas due seulement à un nouveau système de jeu.

Était-ce si simple ? Suffisait-il que l’équipe de France perde Lassana Diarra, son milieu récupérateur, pour que la machine bleue fonctionne enfin ?

Au vu de ce France / Costa Rica (2-1), on serait tenté de le croire. Parce que le 4-3-3 mis en place par Raymond Domenech a donné l’impression de fonctionner. On supposait que ce système de jeu, testé durant les derniers jours du stage de préparation à Tignes (Savoie), permettrait aux joueurs de se ruer vers l’avant. On n’avait pas tort. Conserver un seul véritable milieu défensif, en l’occurrence Jérémy Toulalan, puis Alou Diarra, a permis de renforcer l’attaque française. Et cela sans léser Yoann Gourcuff. Même reculé d’un cran, le meneur de jeu des Girondins de Bordeaux et de l’équipe de France n’a pas été réduit à un simple rôle de récupérateur.

Allant offensif et pressing

Au contraire, ce « décrochement » a semblé lui offrir davantage de latitude de jeu, lui permettant de frapper souvent au but. Et aux avants-postes, le trio RibéryAnelkaGovou, a tourné à plein régime. Le premier surtout, affamé de ballon et percutant, à l’origine de l’égalisation française, a prouvé qu’il était bien revenu à son meilleur niveau. Montrant au passage sa bonne entente avec Florent Malouda sur le côté gauche. Quant à la défense, elle a tenu bon. Y compris William Gallas, dont le mollet n’a pas flanché… Constamment en position de pressing, à la recherche de solutions et d’espaces, les Bleus ont d’une manière générale fait preuve d’intelligence tactique et d’efficacité technique. Mieux: ils semblent enfin guidés par un schéma de jeu. Ce qui a notamment permis à Mathieu Valbuena, le nouvel arrivant, de conclure sa première sélection par un but… Bon pour le moral avant l’épreuve reine !

Au regard de cette prestation, face à une équipe qui sait jouer au ballon, la victoire des Bleus est amplement méritée. Le score étriqué reflète d’ailleurs mal la physionomie d’un match dominé de bout en bout par les Français. Surtout que l’ouverture du score par les Costariciens intervient contre le cours du jeu. Pour autant, ce décrassage du moteur bleu, tant attendu et tant espéré, est-il seulement imputable à ce fameux 4-3-3 ? Sans doute pas. La sélection définitive des 23 joueurs participant à la coupe du Monde en Afrique du sud et le stage à Tignes ont sans doute fait beaucoup de bien. Tout comme les recadrages de Raymond Domenech, qui n’a pas hésité à laisser de côté des joueurs talentueux (Karim Benzema et Samir Nasri) au profit de la cohésion du groupe.

Celui-ci s’est montré discipliné et rigoureux comme jamais depuis 2006. Le travail technique effectué durant la préparation de ces derniers jours a ainsi certainement payé tout autant que les modifications tactiques. Il a donné à l’équipe de France a les moyens de jouer libérée, confiante en sa capacité à défendre, et non pas recroquevillée dans sa moitié de terrain comme face à l’Irlande ou l’Espagne.

Et le côté droit ? Et les coups francs ?

Tout n’est cependant pas réglé. Même si, au terme du match, Le Monde affichait un prometteur « L’Équipe de France se rassure face au Costa Rica », tout ne fut pas parfait. Ainsi, si Ribéry et Malouda n’ont pas cessé de tailler des brèches dans la défense adverse, Sidney Govou, à l’autre bout du terrain, a été largement privé de ballons. Dès la 25ème minute, le schéma d’attaque montrait que les Bleus, en attaque, perforaient à gauche (49%) et au milieu (35%)… mais quasiment jamais à droite (16%). Un déséquilibre qu’il faudra compenser, si grande que soit la tentation de servir un Ribéry en grande forme. Autre inquiétude : les corners et les coups francs, presque tous tirés de manière dramatique. Un vrai problème quand on songe qu’un bon coup de pied arrêté peut débloquer une situation compliquée… voire décider du sort d’un match.

Reste que l’heure n’est pas à accabler les Bleus pour des détails. A deux rencontres de la coupe du Monde, ils ont (enfin) produit le jeu que l’on attendait d’eux. Et laissé entrevoir quelques belles promesses. De quoi faire oublier une laborieuse qualification et une main scandaleuse… Reste à confirmer ces bonnes intentions face à la Tunisie (30 mai) et la Chine (4 juin). Et surtout face à l’Uruguay le 11 juin.

Crédit Photo Globovision / Flickr

Pour L’Équipe : Rodage réussi pour les Bleus

Et aussi : l’avis de Vincent Duluc (L’Équipe), spécialiste des Bleus

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