Des Bleus piteux à perpétuité

Raymond Domenech n’a pas su trouver les mots pour expliquer la défaite 2-0 de l’équipe de France face au Mexique. Moi, si.


Pour analyser cette catastrophe sportive que fut France-Mexique (0-2), Domenech a admis « chercher ses mots ». Pour une fois, on le comprend. Quels mots siéraient à une telle quantité, un tel amas d’inconstance ? Le jeu des Bleus depuis 2006, c’est comme la cote de popularité de Sarko depuis son élection : on croit que ça va s’arrêter de baisser, et ça plonge encore. On croit que les pires moments sont derrière nous, ils sont devant. L’équipe de France depuis 2006, c’est un abime de médiocrité, un trou noir emportant tout sur son passage, la rationalité des observateurs, les rêves des supporteurs.

En effet, les mots manquent. Mais les maux des Bleus, en tout cas, on les connaît depuis juillet 2006. Rien n’a évolué depuis. En cela, Raymond Domenech restera dans l’histoire comme l’entraîneur de l’absence. Absence de stratégie, absence de message clair, absence d’autorité technique et psychologique, absence de ligne de conduite, sinon chaotique. Absence. Qu’a-t-il dit à la fin du match : « Je suis déçu, comme les spectateurs. » Reconnaissons qu’il a eu la dignité de parler, pour une fois, honnêtement, sans s’en tirer par une de ses pirouettes ; on peut sérieusement s’inquiéter de sa santé mentale dans les mois à venir.

Domenech, entraîneur-spectateur du naufrage

Car à l’issue du match, l’œil de Domenech semblait frappé d’une sorte de fatalisme résigné, totalement désespéré ; un œil profondément incapable de comprendre ce qu’il avait sous les yeux, comme l’on est face à l’absurde inéluctabilité de sa propre mort. Il fallait le voir, à l’issue de la rencontre, même pas congratulé ou salué par un de ses joueurs, absolument seul, même pas désigné comme coupable, mais emporté par l’immense naufrage, tel une victime engloutie par un drame la dépassant de loin, alors qu’elle était censée jouer l’un des premiers rôles.

Raymond Domenech n’a jamais été capitaine du navire : il vient de le constater, de le voir en face. Il sait que c’est la fin. Plus rien à cacher, plus rien à se cacher. Tout juste tente-t-il d’expliquer la défaite par un « coup du sort », dans une tentative désabusée d’expliquer l’inexplicable. Il aura été un sélectionneur souvent provocateur, toujours spectateur : rien d’autre.

Mais passons sur le cas du sélectionneur ; c’est du passé depuis que nous connaissons le nom de son successeur, Laurent Blanc. Le moment est venu de ressentir plutôt de la miséricorde pour cet homme, voué à un rôle manifestement beaucoup trop large pour ses compétences : six ans après son entrée en fonction, il aura seulement joué sans le vouloir, peut-être sans le savoir, le rôle-titre d’un scandale sportif n’ayant aucun équivalent dans l’histoire du sport français.

Escalettes, c’est ta très grande faute

La Fédération française de football, et en particulier son président actuel, M. Jean-Pierre Escalettes, ont laissé le football français courir vers sa ruine. Jean-Michel Larqué n’exagère pas quand il parle, à l’issue du match, d’« enterrement » à son propos. La FFF est également coupable envers Raymond Domenech de l’avoir maintenu si longtemps à un poste invivable pour lui.

Mais comment ne pas évoquer le cas de certains joueurs ?

Anelka, à qui on offre le plaisir, le rêve, la chance inespérée, de jouer une coupe du monde de football en tant que titulaire. Et qui a l’incommensurable impolitesse, culot, petitesse de s’emmerder sur le terrain. Anelka, si tu veux un conseil, retourne à ton mercenariat à Chelsea, tes appartements à Dubaï, ton salaire baveux, tes critiques envers le taux d’imposition en France, tes écouteurs derniers cris qui crachent le son caoutchouteux de ta culture bling-bling. L’équipe de France n’a pas besoin de toi.

Et Ribéry ? Le faux grand joueur, apparemment à la source du bon-débarras de Gourcuff, Ribéry le faux leader, comment pourrais-tu porter encore le maillot bleu ? Ribéry, peut-être talentueux et dynamique ; mais ne faut-il pas craindre que ta grandeur d’âme limitée ne t’empêche à jamais d’être un vrai grand joueur ? Ribéry, mis à part quelques bonnes actions lors des dix premières minutes, t’es-tu senti incomparablement meilleur que Gourcuff ? Ribéry, après quelques mois de 2006 où tu as fait illusion, ton statut de « leader » tient-il la distance ?

Dire qu’on a arnaqué les Irlandais pour ça…

Concernant le groupe dans sa totalité, on en vient à se demander s’ils se connaissaient avant d’entrer sur le terrain ? S’étaient-ils déjà parlé sérieusement ? On peut en douter, et aussi se désoler de ne pas avoir vu ce qu’auraient pu donner un Gourcuff bien entouré, un Henry, un Valbuena titulaires. On a apprécié la volonté du pauvre capitaine Patrice Evra, qui pleurait pendant la marseillaise, puis qui pleura au coup de sifflet final, fautif sur l’action menant au pénalty. Mais qu’importe ?

Au final, on n’a même plus envie d’espérer en Laurent Blanc. Les Bleus n’ont jamais été si loin de retrouver leur public. Et dire qu’on a arnaqué les Irlandais pour ça… Rougissons, rougissons…

Aller, faisons comme Domenech, pour la dernière fois, finissons par une pirouette : le 17 juin 1940, Pétain annonçait l’arrêt des combats de l’armée française. Les Bleus, soixante-dix ans après, ont peut-être voulu rendre hommage au vainqueur de Verdun ? Quel dommage que le match n’ait pas été programmé un jour plus tard.

Crédit photo : Ibliskov – Flucтuaт Nεc Mεяgiтuя / Flickr

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1 réponse à Des Bleus piteux à perpétuité

  1. Canada 411 dit :

    Peut-être l’année prochaine ils vont être les meilleurs

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