« Marco » Lièvremont, leader ou majorette ?

Qu’attendre des Bleus lors de cette coupe du monde de Rugby ? Un échec ? Ou un retournement tragique à la française ? « Marco » Lièvremont, entraîneur-supporter de l’équipe de France, veille au grain.

On le sait tous, en cette veille de coupe du monde les chances du XV de France sont minces, très minces. Marc Lièvremont, notre chef à tous, est le recordman incontesté des défaites historiques.

Sous sa tutelle, les petits bleus de France se sont fait tanner le cuir contre les Bocks (42 à 17 ), puis ont connu la pire branlée de leur vie contre l’Australie ( 16 à 59 ). Et pour clore ce magnifique  triptyque, une défaite contre l’Italie, la première et pour l’instant la seule, sous les regards médusés de l’assistance romaine.

L’équipe de France, suiveurs qui n’ont personne à suivre

Marc Lièvremont, c’est un bon joueur, un bon gars, exemplaire, mais surtout un bon suiveur. Le second dans toute sa splendeur. Il a écarté les fortes têtes et les artistes du groupe tricolore, exit donc les Michalak et autre Dupuy. Ce n’est pas que Marco ne supporte pas la critique ou qu’on lui tienne tête, c’est qu’il ne comprend pas ce qu’une forte tête apporte au groupe. Après la débâcle romaine, c’est Jauzion, la valeur sûre, et Chabal, qui s’était déjà farci Laporte, qui furent écartés. Marconnet, à qui l’on ne la fait pas, a également été banni du groupe. Alors maintenant quoi ? N’tamack, l’assistant de notre chef à tous, le dit lui-même : «On n’a pas d’équipe-type, on a un groupe-type.» Un groupe-type, c’est-à-dire un groupe homogène, facile à manœuvrer, une pelleté de suiveurs mais sans personne à suivre ! Et c’est Marco qui surenchérit sans le vouloir, arborant un coq fraîchement tatoué sur son mollet droit. Marco, notre chef à tous, premier supporter des bleus…

Non Marco, tu n’es pas comme Raymond (Domenech), on le sait, tu n’es pas là pour l’argent. Tu as eu le cran d’accepter le poste sachant que tu serais contesté et les anciens ne t’ont pas fait mentir, ils ne t’ont pas épargné par voie de presse ou dans ton dos. Comme Raymond, on connaît déjà ton remplaçant. Et comme tu nous l’as si bien dit en conférence de presse, «si je dois me planter, ça sera avec mes idées», ça sent le roussi. C’est donc en gaulois buté que notre chef à tous aborde la compétition suprême, et c’est déjà pas mal ! Marco renouerait-il avec la tradition latine du rugby Français ?

Marco, réveille nos vieux démons !

A la veille du premier match de poule contre le Japon, on peut lire dans L’Equipe les aventures de Boniface et Villepreux, deux glorieux anciens du rugby tricolore. Le premier a perdu, une vraie déculottée, le second aussi. Mais les deux ont marqué les esprits ! Boniface, seul contre tous, a tutoyé les sommets du jeu de relance au sein d’une équipe ravagée, au point qu’un couple présent au stade a décidé de prénommer leur fils André Boniface Miller. Vous lisez bien, ils ne se sont pas contenté d’André, ce sera André Boniface Miller ou rien ! Quant à Villepreux, le corrézien, il a retourné un stade sur un coup de pied de 63 mètres, exploit que l’on pensait impossible à l’époque. Le public n’en croyait pas ses yeux, après le silence, ce fut l’exultation jusqu’au rire. Qui l’eût cru, un seul homme, en terre ennemie, faisant rire de joie un stade entier, sur un geste et marquant les seuls points de son équipe.

Il en va ainsi de notre culture gauloise, tout comme Vercingétorix fit de l’ombre à Jules César lors de sa reddition à Alésia, le XV de France, lui aussi, est plus beau quand il perd. Face à l’Anglais ou à ses frères des anciennes colonies, le bleu de France perd souvent, presque à chaque fois, mais sur un geste, une action, ou sur l’aura qu’il dégage balle en main,  le bleu de France peut redéfinir son sport, le rugby ! Et il ferait presque passer les machines à gagner de l’hémisphère sud, ou même notre vieil ennemi anglais pour un faire-valoir. Même dans la défaite, surtout dans la défaite.

France 9 – 29 All blacks ?

Vous l’aurez compris, l’équipe de France s’en fiche de perdre, la victoire ne l’a jamais vraiment intéressée, et cela dépasse les frontières de ce sport. Michel Platini, un homologue du football, était heureux après la terrible de défaite de Zidane et des siens contre l’Italie, en finale de la coupe du monde 2006. Platini était heureux de voir l’équipe de France renouer avec son romantisme, son tragique.

Alors à quoi s’attendre ? Le XV de France est donné perdant. A leur arrivée sur les terres néo-zélandaise, les joueurs tricolores furent honorés d’une fête aux accents folkloriques où leur furent remis à chacun un maillot griffé des chiffres 29 et 9 sur les manches. 29 à 9, le score sur lequel s’est imposé la Nouvelle-Zélande contre la France, pour remporter la première coupe du monde de son histoire. Les joueurs français n’en prirent pas ombrage, ils conservèrent ce sourire hagard, propre au badaud, contents d’être là qu’ils disaient. Un peu d’orgueil que diable, j’entends d’ici Louis Nicollin vous lancer son désormais célèbre «Petite tarlouze !».

Notre chef à tous aura tout fait pour préparer un terrain proprice au retournement tragique, avec en dessert sa « spéciale Marco ». En effet, non content de titulariser le trio d’arrières toulousain – enfin une bonne nouvelle me direz-vous – il le fera jouer à contre nature, Médard à l’aile et Heymans à l’arrière. Pour les néophytes, c’est l’inverse normalement. Marco leur intimant également l’ordre de ne pas reproduire le jeu toulousain que pourtant toute l’europe nous envie, comme une dernière boutade, alors quoi d’autre ajouter ? On t’aime Marco !

Crédit photo : palmipode / Flickr

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