L’opéra de Paris donne le ballet Cendrillon de Noureev, du 25 novembre au 31 décembre 2011. Une œuvre qui passe sur nous comme un délicieux coup de vent.
Plus de deux heures de fantaisie intelligente, c’est ce que nous devons, en tant que spectateur, à la reprise à l’opéra Bastille du ballet Cendrillon. Ce 28 novembre, la représentation était assurée par une distribution d’exception, portée par le duo de danseurs-étoiles Dorothée Gilbert / Nicolas Le Riche.
Tout le monde connaît l’intrigue de Cendrillon ; mais dans cette version de Noureev, la pauvre Cendrillon veut devenir non pas une princesse mais une star de cinéma. Ce qui permet au chorégraphe, tout au long de la pièce, de multiplier les clins d’œil au septième art à travers les figures de Charlot, Groucho Marx, King Kong ou Fred Astaire.
Dorothée Gilbert se glisse dans le rôle-titre avec la fraîcheur qu’on lui connaît. Elle danse sans fausse note, avec un naturel confondant. La voir exécuter quelques pas grimée en Charlot est un petit moment de bonheur. Dorothée Gilbert est certainement l’une des danseuses les plus gaies – et talentueuses, bien sûr – de la troupe. Tout en dégageant une sensation de maîtrise totale de sa danse, une grande simplicité un peu naïve (mais jamais mièvre) émane de ses attitudes, et permet au spectateur de s’identifier rapidement avec elle. Cette simplicité lui permet également, dans les rôles tragiques comme dans Romeo et Juliette, de dégager des impressions de souffrance vive, crue, violente. Ou au contraire en gaieté d’oisillon dans Casse-Noisette ou ce Cendrillon. En tout cas, les personnages interprétés par Dorothée Gilbert sont toujours disponibles, baignent dans l’existence sans trop penser aux lendemains.
Une statue pour Nicolas Le Riche
Nicolas Le Riche, dans le rôle de l’acteur-star est, lui, fidèle à lui-même, c’est-à-dire incomparable. Comme à chaque fois, lorsqu’il fait son entrée sur la scène, il y règne instantanément. Tout est réussi chez lui, son jeu habité mais légèrement ironique, sa joie puissante. Il dégage, lors des pas-de-deux, une impression de sûreté rare. Il ne porte pas les danseuses, il les emporte, il enlève ces femmes. Et quand vient le moment de ses solos, le monde retient son souffle. Longue vie à lui, à qui le moindre amateur de danse doit tant.
Les seconds rôles ont également été de très bonne facture. On se demande d’ailleurs quand est-ce que l’admirable Alice Renavand sera systématiquement programmée sur de plus grands rôles. Cette fille a la flamme. Chacune de ses prestations est l’occasion pour elle de montrer ce surplus de personnalité qu’elle possède et qui caractérise les vrais artistes. Le rôle qu’elle tient dans Cendrillon est évidemment un rôle franchement comique, et elle y est parfaite et excessive à souhait (comme peut l’être, chez les hommes, son « homologue », le tout aussi admirable Mathias Heymann). Mais sa danse espagnole du troisième acte était l’occasion de rappeler la mystérieuse gravité qui empreint l’espace lorsqu’elle commence à lancer ses mouvements. Il se passe quelque chose d’important, de profondément sérieux, presque de sacré, quand Alice Renavand se met à danser, voilà. Et il faut donner rapidement à cette fille des moyens d’expression à sa mesure.
On notera enfin la très bonne prestation d’Alessio Carbone (toujours remarquable, par ailleurs), dans le rôle du maître à danser. Digne d’un personnage du Bourgeois Gentilhomme, il est pédant à souhait, c’est-à-dire très drôle.
D’autres critiques sur Retour d’actu, dont celle-ci sur le ballet Onéguine.
La magie de l’opéra ,une mise en scène parfaite : quelle maitrise de l’ensemble du corps de ballet ! Dorothée Gilbert est excellente en Cendrillon et son partenaire Karl Paquette qui a remplace Nicolas Le riche blesse au pied lève m’a impressione .La merveilleuse Alice Renavand qui sait faire passer tant d’émotion dans sa danse prouve dans ce rôle qu’elle sait aussi être cocasse a souhait ,je l’adore ,elle est une danseuse sublime et complète …
Bonjour,
Merci pour votre réaction. Apparemment, nous avons les mêmes goûts !
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