Trois Femens viennent d’être condamnées à de la prison ferme en Tunisie. Retour d’actu s’insurge contre cette mise en cabane qui équivaut au déni du syndrome psychiatrique dont souffrent les accusées.
Peut-on juger un être déséquilibré mental de la même manière qu’un individu lambda ? Bien sûr que non. C’est pourtant ce qui s’est passé en Tunisie, où trois Femens ont été condamnées à de la prison ferme pour « atteinte aux bonnes mœurs » et « attentat à la pudeur ». Alors que nul besoin d’être un Charcot pour s’apercevoir que ces filles devraient surtout être l’objet d’une attention thérapeutique urgente. Et, qu’à ce titre, elles n’ont pas à être jugées comme vous ou moi, et surtout pas à être envoyées au cabanon.
Dans le souci d’aider la mentalité tunisienne à évoluer, Retour d’actu se propose d’effectuer un rapide bilan clinique des Femens et des personnes qui soutiennent leurs actions, ceux que nous avions appelés les « possédés de la modernité ».
Ridiculiser le suicide de Dominique Venner, c’est perdre le sens
Un des derniers coups d’éclat des Femens est d’avoir été parodier, à la cathédrale Notre-Dame de Paris, le suicide de l’intellectuel Dominique Venner. Un acte dont s’est félicitée une belle majorité du Paris bobo. J’ai ainsi pu entendre, ici ou là, le suicide de Dominique Venner qualifié de « ridicule ». Il ne m’était jamais venu à l’esprit de qualifier de « ridicule » un suicide ; y compris celui du pire enfoiré qui soit. Un suicide est toujours, par principe, un acte d’une certaine gravité ; ne pas prendre un suicide au sérieux, c’est ne pas prendre la vie au sérieux : c’est tout simplement perdre le sens. J’irai plus loin encore : j’imagine difficilement une pensée plus obscène que celle qui consiste à qualifier de « ridicule » un suicide.
Première constatation psychiatrique, donc : les Femens et ceux qui les soutiennent ne se rendent même plus compte de leur nihilisme. Ils et elles ont des pensées criminelles en toute innocence (puisque le propre du criminel est de ne pas prendre en compte la réalité du néant, de croire intimement que toute situation de vie pourrait être encadrée, calibrée, humanisée en quelque sorte ; ainsi, qu’un suicide pourrait être parodié et/ou qualifié de « ridicule »).
Mesurez-vous, amis Tunisiens, la gravité médicale de la situation ? Je vous en conjure : ne les envoyons pas au trou où elles ne pourront que ruminer leurs angoisses. Ces ennemis déclarées de l’Homme Blanc demandent en fait, de manière détournée, d’être prises en charge par des hommes en blanc. Saisissez-vous l’ironie de la situation ?
Délire de persécution et volonté de castration
Autre symptôme typique chez les Femens : leur conviction d’être persécutées par la gent masculine. Ne sommes-nous pas face à un cas hyper-classique d’hystérie poussée à bout ? A croire que Freud n’a pas été traduit en tunisien… La logique est simple, connue depuis longtemps : une femme ne pardonne jamais à un homme de posséder un pénis. A plus forte raison, une femme ne pardonne jamais à un homme de lui avoir fait l’amour – surtout si elle a donné son consentement. Conséquence : elle exige, une fois baisée, une rétribution sous forme sociale : déclaration d’amour, avancement professionnel, argent, voyages, mariage, enfants, attentions, affection, compliments, etc. Problème : aujourd’hui, si un homme fait savoir publiquement ce que désire un homme, à savoir culbuter à l’œil afin de se déprendre de son désir de femme, sans ressentir de culpabilité ni besoin de rétribuer sa partenaire, il sera immédiatement associé à la figure du salaud. Puisque seule la vision féminisante de la sexualité a aujourd’hui droit de cité sur les plateaux télé. Donc que fait-il, l’homme moderne ? Il ne parle pas, ne dit rien de ses pulsions, finit par en avoir honte. Il boude. Il fait ses crises de silence. Il voit maman partout. Il a peur. Il part sans laisser d’adresse…
Résultat : la femme moderne ne rencontre aucun obstacle autour d’elle, aucune trace de masculinité à laquelle se mesurer, se limiter, se définir en tant que femelle. Elle se croit dans son bon droit absolu. Et laisse donc libre cours à son penchant hystérique, qui consiste à pointer du doigt tout ce qui a l’air de posséder un sexe mâle plutôt que rien. En ne tolérant plus que l’idole féminine soit socialement attaquée (jurisprudences « François Ozon vs Festival de Cannes », « Phillipe Caubère vs Roselyne Bachelot », « Roman Polanski vs Festival de Cannes »…). En toute logique, une femme livrée à elle-même se livre aux penchants les plus régressifs de sa nature : reprocher au monde entier son incomplétude supposée, s’exhiber pour éveiller le désir masculin afin de mieux s’y refuser pour l’humilier. Cas d’école, chers Tunisiens, cas d’école… Tout cela ne mérite pas la prison… C’est trop banal…
C’est contre la mise en spectacle des femmes qu’il faudrait lutter
Le phénomène Femen n’est que la figure de proue de l’hystérisation générale. Hystérisation qui transparaît dans l’exhibitionnisme échevelé dont les Femens font preuve. Pour lutter contre la vision « putifiante » de la femme imposée par le cinéma, les publicités, le consumérisme au sens large, elles décident de jouer à faire les femmes-hommes. Elles travaillent leurs abdos, s’activent à gommer de leurs happenings toute trace de douceur maternelle… Puérile tentative de combler la différence sexuelle, plutôt que d’essayer de la vivre. Les pauvresses se trompent de combat : on ne lutte pas contre une image glamour par la mise en scène de l’image opposée. C’est directement contre l’idée de mise en spectacle des femmes qu’il faudrait lutter (mais c’est quasi-impossible de manière communautaire : cela n’est possible qu’à titre individuel, en essayant de protéger son intimité des clichés environnants).
Si les femmes souffrent aujourd’hui, individuellement, de quelque chose, c’est précisément d’être réduites à des images. Quand une femme se fait traiter de « salope » dans la rue par un passant, c’est parce qu’on habitue les hommes à n’envisager que des images-femmes, et qu’on force les femmes à se considérer et se vendre comme des images-femmes. Ce qui terrifie toute société, les hommes et les femmes, c’est tout simplement le fait qu’elles existent vraiment, les femmes, en trois dimensions. Limitées. Imparfaites. Banales… Toutes un peu différentes…
Les Femens, le clou de la société du Spectacle
Les Femens sont peut-être les amies des femmes sociales, mais elles sont ennemies des femmes particulières. Et, de ce point de vue-là, elles sont en accord avec la société qu’elles croient attaquer. D’où le fait qu’il est dans l’intérêt du pouvoir en place que les Femens soient foutues en taule : je m’en rends compte à présent. C’est précisément leur donner la crédibilité qu’elles recherchent.
Et les Femens ne sont-elles pas, d’une certaine manière, le clou de la société du Spectacle ? Bien sûr que si. Les Femens donnent un second souffle inespéré au Divertissement global. Il faut dire que les débats télévisés, même succincts et rendus de plus en plus funs, plaisent de moins en moins aux zappeurs que nous sommes devenus… Dans ce cas-là, rien de mieux que de sortir une paire de seins pour relancer l’audimat… Revenir au régressif, à la valeur sûre, au bon vieux barrage qui mobilise les esprits… Relancer le fantasme des fantasmes : qu’il existerait une possibilité de rapport sexuel infini et dénué de toute arrière-pensée sociale. La guérison même…