L’équipe de France se retrouve dans le groupe de l’Afrique du sud, du Mexique et de l’Uruguay pour le Mondial de football 2010. Au grand soulagement de la presse qui, pour le coup, fait preuve d’une remarquable absence d’esprit sportif.
Les commentateurs sportifs en sont là. A pousser un grand « Ouf » de soulagement. Effrayés qu’ils étaient de voir les tricolores tomber dans le groupe de « grosses cylindrées » du football, lors du tirage au sort de la Coupe du Monde 2010, qui a eu lieu vendredi 4 décembre au Cap en Afrique du sud. Qu’ils soient rassurés ! En guise de « tête de série », ce sera précisément l’Afrique du sud, pays organisateur, que les Bleus défieront lors du premier tour du Mondial. Après deux autres matches, contre l’Uruguay et le Mexique.
Exit donc, un alléchant affrontement avec le Brésil, l’Italie, ou les Pays-Bas dès le premier tour. Exit surtout l’esprit sportif, la volonté de se mesurer à des grands du football. Pas un journal pour se montrer dépité d’un tirage précisément trop « tendre » et sans saveur. Des titres de la presse sportive émanait une écœurante satisfaction : « La France encore chanceuse » pour L’Équipe, « Les Bleus s’en sortent bien » pour France football… « La France épargnée » ose même So foot.
Épargnée de quoi ? D’une chance de se rattraper de sa piteuse qualification face à l’Irlande ? D’une occasion de ne pas démériter face aux techniciens brésiliens, aux puissants Néerlandais ou aux étincelants Espagnols, dès le feu vert de la Coupe du Monde ? Ce « Ouf » de soulagement est au fond un commentaire à peine voilé de la faiblesse des Bleus. Qui plus est ridicule. Car, ces Brésiliens, ces Espagnols, ces Néerlandais et toutes ces équipes tant redoutées qu’on n’aura pas éliminées au premier tour, il faudra bien, tôt ou tard, les affronter au second.
Certains, parmi les « petits », se montrent d’ailleurs plus sportifs. A l’instar de Landon Donovan, milieu de terrain de la sélection américaine, heureux de se frotter à l’Angleterre : « Ca va être marrant d’affronter Lampard ou Gerrard au milieu. Je ne pouvais pas rêver de meilleurs duels » (source : L’Équipe). Aucun commentaire de ce genre dans la bouche d’un joueur bleu ou d’un éditorialiste. Alors même que défier un cador du football lors du premier round aurait permis de tester le moteur français à pleine puissance.
Faibles… sur le papier
Mieux : cela aurait peut-être réveillé une combativité oubliée. L’équipe de France des grands jours est tout à fait capable de rivaliser avec une grosse écurie du football. A tomber sur le Brésil ou l’Argentine, peut-être aurait-on eu droit à ce sursaut d’orgueil tant attendu… et à des matches de préparation en conséquence. Bref, un passage à la vitesse supérieure. Au contraire, cette « main heureuse » lors du tirage -malicieusement soulignée par les internautes- laisse présager un scénario à la 2002. A l’époque, ce n’était « que » le Sénégal. Pas vraiment redoutable sur le papier. Avec pourtant, à la clé, le scénario que l’on sait.
Aujourd’hui, ce ne sont « que » l’Afrique du sud, le Mexique et l’Uruguay. Certes, le tableau n’est guère glorieux. Les Bafanas Bafanas n’ont atteint que deux fois le second tour d’une Coupe du Monde. Les Mexicains se hissèrent en quart de finale… pour la dernière fois en 1986. Quant à l’équipe uruguayenne, vainqueur de la première Coupe du Monde de football en 1930, elle est loin de sa gloire d’antan aujourd’hui.
Sauf que… Sauf que si des Sénégalais vaillants ont pu l’emporter contre la France en 2002, n’importe quel adversaire peut jouer un mauvais tour à cette équipe. L’exemple du match contre l’Irlande est à cet égard éloquent : ces Verts qui ont sévèrement bousculé les Bleus au stade de France sont pour la plupart inconnus… et l’un d’eux, le défenseur Sean St-Ledger, joue même dans un club de seconde division.
C’est dire si le débat ne devrait pas porter sur les opposants de l’équipe de France, mais le fond de jeu des tricolores ! Groupe faible ou pas, il est nécessaire de remettre à la voiture bleue des pneus qui lui permettent de tenir la route pendant la grande course. Sans cela, l’Afrique du sud pourrait dépasser la France bien avant la ligne d’arrivée. Et même précipiter les Bleus dans le fossé dès le premier virage.
Sur Yahoo.sport : la prudente réaction de Raymond Domenech
Sur France Info : les groupes en image
Sur le Monde.fr : les groupes décortiqués
Et sur le Figaro.fr : le fameux « groupe de la mort » de cette Coupe du Monde
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Je te trouve bien aggressif avec nos Bleus !
Ce que peu de commentateurs ont dit, ok, c’est que rien ne prouve que c’est mieux de tomber dans un groupe facile que difficile, si on veut gagner la coupe du monde. Ca rend plus simple l’accession en huitièmes, mais affronter des gros au début peut lancer une dynamique d’équipe intéressante. Et vise et versa, d’ailleurs ; comme toujours, il n’y a pas de règles.
Mais dans une optique où tu veux mettre toutes les chances de ton côté, tu te dis : « Avec un mauvais groupe, on va au moins en huitième ». Mais les Bleus sont nuls, même pas sûr qu’ils y arrivent.
Ce que je comprends le moins dans ton article, c’est que tu reproches aux Français de ne pas être assez masos : on peut vouloir affronter le Brésil, mais c’est pas pour ça qu’il faut se désoler de pas se les taper au premier tour !
L’esprit sportif, les Français ne l’auront jamais beaucoup, et c’est tant mieux.
Ce qui me saoule, c’est plutôt Rocancourt et les joueurs qui ressassent que « le groupe n’est pas si facile ». Ca, c’est de l’authentique langue de bois. C’est un putain de groupe facile, comme notre groupe d’éliminatoires et celui en 2006.
Pour couronner l’oeuvre de Rocancourt, il ne nous reste plus qu’à se foirer dans ce groupe.