Les Lyonnais, à la traîne en championnat, croisent le fer avec les redoutables Merengue du Real de Madrid mardi soir. Une débâcle annoncée… ou l’occasion d’un retour en grâce pour l’Olympique Lyonnais ? (avec Mehdi Coly)
Souvenirs souvenirs… Il fut une époque, pas si lointaine, où ceux qui collectionnaient encore les titres de champions de France savaient aussi donner quelques leçons aux ténors du football européen. Y compris aux plus grands d’entre eux. Le 13 septembre 2005, sur la pelouse de Gerland, l’Olympique Lyonnais écrasait le Real de Madrid trois buts à zéro. Avant de remettre ça l’année suivante, deux à zéro. Qui plus est en obtenant à chaque fois un bon match nul au stade Santiago Bernabeu lors des matches retours. Ne faire qu’une bouchée de l’ogre madrilène, grand habitué du dernier carré de la Ligue des Champions, était alors presque une formalité.
Cette époque, celle de l’ère Houllier, est révolue. Il est à craindre que ce huitième de finale aller entre l’OL et le Real de Madrid, demain soir à Gerland, n’ait pas la même saveur que les précédentes confrontations. Et même qu’il tourne en faveur de l’ogre. Car, sans affirmer que ce match oppose un David et un Goliath, il est clair que les Olympiens et les Madrilènes ne jouent plus tout à fait dans la même cour.
Lors du premier tour de la Ligue des Champions, hormis un couac face au Milan AC, les Merengue ont assuré leur qualification sans coup férir. Surtout, depuis quelques mois, Cristiano Ronaldo et ses coéquipiers s’éclatent en Liga espagnole, talonnent le FC Barcelone, peuvent très légitimement prétendre au titre… et signent même quelques buts d’anthologie.
Preuve que le Real de Madrid, à la sauce Florentino Perez, n’est pas qu’un alignement de stars, mais bien une équipe dont les individualités savent se mettre au service du collectif. Le club espagnol n’a d’ailleurs pas perdu un match depuis plusieurs semaines. Difficile de dresser le même bilan à Lyon. Les ex champions de France ont laissé échappé un huitième titre consécutif la saison dernière, et ont peu d’espoir de renouer avec le succès cet année. Distancés en championnat -ils pointent à la quatrième place derrière Bordeaux, Montpellier et Lille- éliminés de la Coupe de France et de la Coupe de la Ligue, les coéquipiers de Jérémy Toulalan ont du souci à se faire à la veille de leur match contre les nouveaux Galacticos.
En défense d’abord, où « le policier » Cris n’affiche plus sa sérénité d’antan, et où Boumsong passe trop souvent à travers les actions dangereuses. En milieu de terrain ensuite, où Källström, Makoun et même Bastos et Pjanic ne parviennent pas à se hisser au niveau technique de leurs prédécesseurs Tiago, Diarra et Juninho. Enfin et surtout, en attaque, puisque l’OL semble tout simplement privé de projet de jeu. En témoigne ses très faibles prestations récentes, face au Paris-Saint-Germain, à Toulouse et à Lens. La seule stratégie des Lyonnais, à cette heure, semble consister à donner le ballon au solide Bafétimbi Gomis, pour obtenir une occasion à une trentaine de mètres des buts adverses.
Espoirs du côté lyonnais
On est loin, très loin, de la facilité technique qui avait permis de battre le Real de Madrid il y a cinq ans. Juninho, le maître artificier, n’est plus là pour débloquer une situation difficile grâce à l’un de ses coups-franc magiques. Et aux difficultés de jeu s’ajoute une ambiance plutôt confuse du côté des vestiaires, l’entraîneur Claude Puel entretenant des relations difficiles avec certains joueurs. Depuis un moment, son nom est sifflé au début de chaque match du côté de la tribune des « bad gones ».
Pour autant… Pour autant, les Madrilènes seraient mal avisés de vendre la peau du Lyon avant de l’avoir tué. La pression sera aussi sur les épaules du club espagnol, qui ne s’est plus qualifié pour les quarts de finale de la Ligue des Champions depuis six ans, et a dépensé des sommes astronomiques pour engager sa cohorte de stars, dans le but de remporter l’épreuve reine. Par ailleurs, les Merengue se frotteront à Lisandro Lopez, l’un des meilleurs attaquants actuels du championnat de France, mais aussi à un Hugo Lloris au sommet de sa forme, qui a prouvé plusieurs fois sa capacité à refermer les portes de l’enfer quand son équipe s’y précipitait.
Enfin et surtout, les Lyonnais ont montré qu’ils savaient élever leur niveau de jeu quand la situation l’imposait. En particulier en Ligue des Champions, et en particulier face à de grands clubs. Ce fut le cas contre Liverpool, à domicile comme à Anfield. Ce peut être encore le cas face au Real de Madrid. La victoire n’est pas hors de portée des Lyonnais. Elle leur serait salutaire.
Avec la participation de Mehdi Coly
Pour en savoir plus : l’analyse de L’Equipe
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Photo Flickr / marcp dmoz
Merci pour cette information interessante