Les Bleus s’écroulent face au Mexique (0-2) et la presse se déchaîne déjà. Mais tout le monde ne mérite pas le lynchage…
C’était inévitable. Dès le coup de sifflet final de ce France-Mexique (0-2), la presse s’est mise à casser du Bleu. « Sans inspiration » pour Le Monde, « Sombres héros » pour L’Équipe, et même « Humiliés » pour Libé, les hommes de Raymond Domenech s’apprêtent une fois de plus à rentrer sans gloire à la maison. Bis repetita…
Si le miracle ne se produit pas lors du dernier match, face aux Bafanas, la presse de France et du monde va certainement poursuivre longtemps les acteurs de cette terne sélection tricolore. Au terme du premier match des Bleus, face à l’Uruguay, les journaux africains l’avaient déjà raillée, la comparant à « un requin sans dents ». C’est dire quels jets de venin attendent les « vice-champions du monde » s’ils ne sauvent pas au moins l’honneur.
Et pourtant… Et pourtant, au risque de se faire l’avocat du diable, tout ne fut pas à jeter dans cette rencontre. Ou plutôt, pas tout le monde. Bien sûr, il y a les coupables. Premier d’entre eux : Nicolas Anelka. Le bad boy du foot français a définitivement confirmé sa réputation. Pédant, prétentieux… mais inexistant lors des vrais défis. Il courait après sa coupe du monde depuis longtemps. Il l’a enfin eu, mais s’est entêté à jouer dans un rôle qui ne devait pas être le sien en « décrochant » sans cesse de la pointe de l’attaque française. Titularisé cinq matches de suite, si l’on compte les rencontres amicales, il n’a pas marqué un but, a multiplié les mauvais choix (jouant souvent individuel plutôt que collectif), a très rarement mis en danger les défenses adverses, a péniblement cadré quelques frappes… le tout sans jamais peser sur le cours du jeu. A limoger, et vite. Il a eu sa chance plus souvent qu’à son tour.
Ribéry : un jeu immature
Second sur le banc des accusés à mériter une lourde condamnation : Franck Ribéry. Le petit gars de Boulogne-sur-Mer, révélation de 2006, a pris la grosse tête. Lui non plus ne s’est presque jamais mis au service du collectif. Sur ses deux derniers matches, il s’est plus d’une fois compliqué la vie en préférant une série de dribbles incertains à une passe franche. Surtout, en jouant dans l’axe contre le Mexique, il s’est clairement vu trop beau. Ribéry a d’immenses qualités sur le côté, notamment à gauche : sa percussion, sa vivacité, ses accélérations, sa vitesse… Mais il n’a pas l’étoffe d’un meneur de jeu. Ça, c’était le travail d’un Gourcuff… Pour Ribéry, une cure de modestie s’impose. Chauffer le banc et retrouver un statut de remplaçant lui ferait certainement beaucoup de bien.
Autres coupables clairs : Eric Abidal et William Gallas. Le premier, pour n’avoir pas joué comme un véritable défenseur axial. Le second pour avoir abandonné sa combativité de naguère. Mais peut-être n’avait-il tout simplement plus les moyens physiques de s’imposer. Dans une moindre mesure, on pourrait aussi infliger une peine à Patrice Evra, Bacary Sagna et Sidney Govou. Avec sursis seulement, car eux ont au moins tenté, ont mouillé le maillot… Mais le mancunien et le « gunner » se sont trop souvent laissés berner par des passes évidentes dans leur dos, et n’ont pas su apporter de solutions sur le plan offensif. Quant au Lyonnais, il avait l’envie… mais pas les moyens. Lui non plus n’y était pas.
Quand même du beau monde…
Toutefois, malgré cette avalanche de mauvaises notes, Laurent Blanc, qui s’apprête à récupérer cette équipe en ruine, pourra s’appuyer sur quelques bons éléments. Le premier d’entre eux : Hugo Lloris. Encore une fois, le gardien des Bleus ne peut pas grand chose sur les buts encaissés. Sur le premier, il est laissé à l’abandon par sa défense. Sur le second, un penalty parfaitement tiré, il a le mérite de partir du bon côté. Mieux : avant la correction face au Mexique, il a été vigilant sur plusieurs ballons « vicelards ». Si Lloris avait été le gardien anglais Green, nul doute que les Bleus auraient quitté la pelouse la tête encore plus basse.
Autre élément de satisfaction : Florent Malouda. Il est sans doute impliqué dans la fameuse « fronde anti-Gourcuff ». Mais il s’est dépensé sans compter. Les rares occasions françaises sont venues de lui. Au bénéfice du doute, et au vu de sa bonne conduite, on peut donc prononcer la relaxe en ce qui le concerne et lui redonner une chance. Tout comme à Jérémy Toulalan et Abou Diaby. Le premier, comme à son habitude, a contribué à maintenir le rafiot bleu à flot par ses tacles à répétition. Il a fait le sale boulot, livrant le pressing que les autres ont trop souvent refusé de faire. Quant au second, il s’est imposé à un poste de milieu relayeur physique. Intéressant pour la suite. Même si celle-ci risque fort de ne pas s’écrire pendant ce Mondial en Afrique du Sud.
Photo Flickr Ben Sutherland
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