Le Majordome, biopic relatant l’histoire d’Eugene Allen, majordome noir ayant servi à la maison blanche sept présidents américains, va au-delà de l’anecdote et nous enseigne beaucoup pour notre plus grand plaisir . Avec un peu de retard, Retour d’actu vous donne cinq raisons d’aller le voir.
Pourquoi aller voir Le Majordome, film réalisé par Lee Daniels et sorti le 11 septembre en France ?
1. Parce que ce film constitue une piqûre de rappel sur la réalité des discriminations raciales. Loin de se cantonner à la dimension anecdotique de la vie d’un majordome, ce film aborde en premier lieu le sujet des discriminations raciales. Le majordome ne fait que passer, il répond à ce qu’on attend de lui : être invisible. Le film se concentre sur les combats acharnés des noirs américains pour l’acquisition de leurs droits. Sans détour et avec des images d’archives, le film alterne entre la fiction et la réalité afin de nous faire prendre conscience que l’acquisition de ces droits est somme toute très récente. La caméra de Lee Daniels ne ménage pas le spectateur et filme avec brio, entre autres scènes, l’attaque par des habitants aidés de membres du Ku Klux Klan, du Freedom ride, bus emprunté par des Noirs et des Blancs.
2. Parce qu’on se demande souvent si pour obtenir gain de cause il faut passer par la force. Le film pose ce questionnement et donne des éléments de réponse. En étant au service des présidents américains, le majordome a-t-il un impact dans l’acquisition des droits ? Est-il uniquement serviteur du président ? Ne sert-il pas une plus grande cause ? Peut-être que le fait de se plier à un rôle social, de s’adapter à une réalité, comme le fait le majordome, permet l’intégration d’étrangers.
3. Parce que les relations père-fils résument à elles seules le propos du film : le père est du côté de la sagesse, le fils est fougueux et veut se battre pour ses droits. Jusqu’où est-il prêt à aller pour cela ? Le tandem père-fils pose des questions justes sur le sens de l’action, la manière d’agir et finalement sur la complémentarité entre ces deux partenaires.
4. Pour la performance de Forest Withaker qui incarne le héros éponyme : il porte le film sur ses épaules, endosse le costume de majordome à la maison blanche et celui de mari et de père de retour chez lui. Il excelle dans l’interprétation de ces deux facettes.
5. Parce que Obama a versé une larme devant ce film et que du coup on se dit que c’est moins grave si on pleure.