France 19 – 12 Angleterre, les notes. Pour ceux qui voulaient avoir une idée de ce que signifie l’expression « french flair », il fallait voir ce match.
Les avants 4/5. Des ogres. Les avants bleus ont littéralement puni leurs vis-à-vis. L’Anglais a peiné, a saigné, et aurait pu littéralement dégoupiller si les fils de l’union jack ne s’étaient pas dépouillés comme à leur habitude. Mention spéciale à Bonnaire et Harinordoquy qui furent immenses, chacun dans leur registre. On n’a pas tout vu sur les mêlées et les rucks, mais il s’y est passé des choses louches, forcément. Battu cul nul, l’Anglais est revanchard et on peut compter sur des vengeances bien malsaines lors de la prochaine H-Cup. Affaires à suivre.
Les arrières 4/5. De la rage et de l’art. Avec Clerc et Médard en chefs d’orchestre, les arrières tricolores ont su élever leur niveau de jeu, portant le coup de grâce par deux fois sur des essais d’anthologie. L’Anglais peut pleurer le coeur léger, il a perdu contre plus fort que lui. French flair, défense des braves, les trois-quarts français ont retrouvé de l’allant, du plaisir, copiant les entrechats de Médard à chaque départ arrêté avec plus ou moins de brio.
La charnière 3/5. Les ratés du Yach’ font perdre 1 point à la charnière. Pourtant, ils nous ont tout fait, passes sautées, redoublées, et quelques 89 bien senties. Le soldat Parra a tenu son fief et Trinh-Duc a marqué le drop qui compte. Rien ne va plus, les jeux sont faits, l’Anglais peut rentrer sur son île. La perfide Albion saura récompenser ses fils à leur juste valeur. Le service de l’hôtel aussi, femmes de chambre comprises.
L’homme du match. L’éclair Clerc. Des chevauchées fantastiques, de l’efficacité, et une défense dantesque. En passe de devenir le meilleur marqueur français en coupe du monde, et peut-être même de cette coupe du monde.
Le coup de blues. Un passage à vide qui dure pour Wilkinson. Et qui fait tâche pour un joueur de sa classe. Remplacé à la 60′ pour ce qui sera peut-être son dernier match sous les couleurs de la reine.
L’arbitre. Voit tous les en-avants. En invente aussi. Et n’aime pas les Français, mais c’est un classique. Good game, messieurs les Anglais.
Le commentaire de Christian Jean-Pierre. « On les enfonce, Thierry ! » Christian s’est découvert une virilité. Lacroix saura apprécier.
Le running gag. Rougerie a encore vu Roselyne Bachelot. [Comprendre une passe pour l’herbe.]
Le touriste. Un barbu anglais a vu la gorgone. Complètement perdu sur le pré et remplacé en seconde mi-temps, Dan Cole serait son nom mais lui-même ne s’en souviendrait pas.
L’extraverti du jour. Thierry Dusautoir a souri. Sans mentir. Le mythe du Dark Destroyer est en passe de s’effondrer. Titi promet même de nous faire une blague s’il finit champion du monde. L’impatience nous guette.
L’objet de la coupe du monde. Une moustache a fait irruption au sein du camp tricolore. Première victime, Harinordoquy. C’est désormais le sélectionneur Marc Lièvremont qui l’arbore sans doute sans le savoir. Mais personne n’ose lui dire, on ne voudrait pas l’emmerder avec la question.
Crédit photo : chou-fleur / Flickr