France 47-21 Japon. Score trompeur, car les Nippons ont dépucelé le XV de France, malgré la performance du roi Médard. Les pieds dans la boue, on attend la furia gauloise ou à défaut un hara-kiri…
« Du talent mais pas d’idées » : voici l’analyse de Marc Lièvremont sur la performance de son équipe lors de France – Japon. Manifestement, le guide du XV de France n’a pas vu le même match que nous… Téméraire, il en rajoute une couche : « Dans un flot d’approximations et de déchets, tous ont exprimé une forme de talent. » La constance et la générosité dans l’approximation et le déchet seraient donc une nouvelle forme de talent…
Mais ne soyons pas trop durs, il y avait bien un joueur de talent sur le terrain, je parle de Maxime Médard. Dans tous les bons coups, il a remis le Japon à sa place, celle du faire-valoir folklorique, les faisant littéralement tomber sur le cul, sans recours au moindre contact, avec le seul charme de ses feintes de corps qui font le mystère du rugby français. Pendant un instant, le spectateur attentif a put entr’apercevoir la gorgone dont les All Blacks ne se méfient déjà plus.
Tant mieux, c’est sans doute là le bénéfice inespéré de cet inquiétant match contre l’ogrillon japonais : endormir la méfiance du dragon néo-zélandais ainsi que de la planète rugby dans son ensemble. Pour l’instant, on y arrive très bien, la France excellant dans ce numéro de comique involontaire qui la poursuit depuis le sacre de Lièvremont. Comique involontaire parachevé par François Trinh-Duc dont les origines vietnamiennes ont vaguement tenté un baroud d’honneur, lorsque ce dernier offrit bien involontairement l’essai à son vis-à-vis asiatique, comme un symbole d’une équipe de France qui se mord la queue. Mais ne lui en voulons pas, le gaillard est rude, dur au mal, et sans doute le plus talentueux de la sélection derrière Médard et Clerc.
Marco ou la reine de coeur
Alors Marco dans tout ça, il fait quoi ? Eh bien il boude. Non content d’égratigner ses protégés face caméra, il se contenta de les ignorer dans les vestiaires. Eh une porte dérobée pour le chef, une ! C’est le problème de Marco, quand arrive l’heure de la soufflante, il se défile. Ferguson, l’entraîneur de Manchester United réputé pour ses gueulantes, doit bien se marrer…
Le XV de France aujourd’hui, c’est un peu une famille monoparentale, on a tué le père – qui n’a jamais existé en fait – et puis les grand frères aussi au passage. Marconnet, Chabal et Jauzion doivent l’avoir mauvaise. Il ne reste plus que Maman Marco qui boude dans son coin ou qui « rêve de constance et de précision » devant les micros. N’oublions pas l’oncle Rétière, entraineur des avants, qui se tire la nouille avec Roselyne sur sa machine à mêlée. Bon ok, la mêlée a tenu le coup, mais sur les rucks, les avants français se sont fait sacrément remuer face à leurs homologues nippons, alors quand ces vieilles bidasses anglaises vont nous tomber sur le râble les soigneurs vont avoir besoin de renfort ! Et dire que l’on a déjà deux coqs sur le flanc, Skrela et Estebanez.
Car c’est l’autre enseignement de la journée : l’adversaire des bleus en quart sera probablement l’Angleterre, l’ennemi juré. Côté tricolore, on n’a aucune certitude, des blessés, pas de cohésion, aucun fond de jeu, et un sélectionneur qui navigue dans les nuages. Tous les ingrédients sont donc réunis pour l’exploit à la française… ou la pâtée à l’anglaise.
Crédit photo : paddynapper / Flickr