Roselyne Bachelot, la bonne blague

Roselyne Bachelot, ancienne ministre sous Sarkozy, est devenue animatrice sur Direct 8. Un symbole consternant de ce que l’on n’ose plus appeler un « responsable politique ».

« J’ai un peu l’air d’une pute ! » Voici ce que s’est exclamée Roselyne Bachelot, lorsqu’on lui a fait essayer des talons hauts dans le cadre d’un reportage télé. C’est qu’elle est cool, maintenant, Roselyne Bachelot.

Il est loin, très loin, le temps où elle se souciait du sort des prostituées, ou pour utiliser son langage, des putes. L’époque où elle défendait la pénalisation des clients de prostituées, et disait, la larme à l’œil : « Nos enfants doivent comprendre que la prostitution est inacceptable. »

Ah, ce temps où Roselyne Bachelot était obligée, de par ses fonctions, de faire croire qu’elle se souciait du sort des prostituées… Alors que comme tout un chacun, elle n’est pas à l’abri, comme les pires machistes, phallocrates et clients de prostituées, d’une blague sur les putes. Mais c’est à ce prix qu’on devient cool.

Non, la nouvelle Roselyne Bachelot, elle lit ce texte en public, lors de son émission : « D’un seul coup, il est en moi et je crie ‘Encore !’. Il pousse un gémissement étouffé dans mon oreille. Mes bras reposent sur ses épaules pendant qu’il me pistonne. Qu’est-ce que c’est profond comme ça ! Son sexe qui me défonce. Son visage dans mon cou. Son souffle éraillé sur ma gorge. Je sens que ça monte… Houlà ! Non… Encore… »

C’est-à-dire un extrait de ce fameux livre Fifty shades of machin, cet aphrodisiaque pour femmes frigides, qui sont visiblement très nombreuses au vu du nombre de ventes. En tout cas, le succès même de ce bouquin semble montrer que les femmes, au moins en fantasme, ne disent pas « non » à être attachées, violentées, frappées… C’est-à-dire à être bien plus mal traitées que des putes. Mais passons de suite au jugement de Roselyne-critique-littéraire à propos du bouquin :  « C’est de la daube. »

C’est ça, un ministre, aujourd’hui. Il fait semblant de gérer la grippe A, il fait semblant de se soucier sincèrement du sort des prostituées, puis quelques années après il récite un passage de porno à la télé en disant que c’est de la daube. Et il fait une blague sur les putes. Comme quoi les femmes peuvent vraiment faire aussi bien que les hommes en termes de finesse d’esprit. Mais c’est à ce prix que l’on est vu comme cool.

D’ailleurs, être vu comme cool, ça rapporte.  Selon Le Figaro, Roselyne gagne aux alentours de 20 000 euros par mois par la télé. A ce prix là, qui refuserait d’être bon esprit ?

Crédit photo : UMP Photos / Flickr.com

 

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1 réponse à Roselyne Bachelot, la bonne blague

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