Barack Obama officiellement investi président des Etats-Unis, mort de Michael Jackson, échec cuisant du G20 de Londres, incarcération de Roman Polanski, sommet de Copenhague… Retour sur les événements qui ont marqué l’année 2009.
Janvier : Obama s’installe à la Maison blanche
Le 20 janvier, Barack Obama est officiellement investi quarante-quatrième Président des Etats-Unis à Washington, devant plus de deux millions de personnes et des centaines de millions de téléspectateurs. Fils d’un Kényan noir et d’une Américaine, il est le premier Afro-Américain à accéder à ce poste. Ancien travailleur social à Chicago, élu sénateur de l’Illinois en 1997, il remporte les primaires du parti démocrate en 2008 face à l’ancienne first lady Hillary Clinton. Sa victoire sur John McCain, candidat du parti républicain, le 4 novembre de la même année, suscite un enthousiasme planétaire.
Depuis son investiture, Barack Obama s’efforce de clore le chapitre de la guerre en Irak, entamée sous la présidence de son prédécesseur George W. Bush. Sous son impulsion, la présence de l’OTAN en Afghanistan s’est au contraire renforcée, notamment avec l’envoi de 30 000 soldats américains supplémentaires. Cette décision n’a pas empêché Barack Obama d’obtenir le prix Nobel de la paix en octobre 2009. En politique intérieure, le nouveau président américain a obtenu du Sénat et de la Chambre des représentants la création d’une assurance santé universelle. Une première aux Etats-Unis.
Février : le Likoud aux affaires en Israël
A la suite de la démission du Premier ministre israélien Ehud Olmert, accusé de corruption, les élections législatives israéliennes qui devaient se tenir en 2010 sont avancés au 10 février 2009. Successeur d’Olmert à la tête de Kadima, le parti centriste au pouvoir, la ministre des affaires étrangères Tzipi Livni est pressentie pour prendre la tête du gouvernement en cas de victoire. Kadima arrive en tête lors des élections… mais le Likoud, parti de la droite isrélienne mené par Benyamin Netanyahou, remporte la majorité des sièges grâce à son alliance avec le parti d’extrême droite Israël Beytenou d’Avigdor Lieberman. La gauche israélienne est la grande perdante de ces élections.
Fort de sa majorité, Netanyahou devient logiquement premier ministre, une fonction qu’il avait déjà occupée entre 1996 et 1999. Le gouvernement qu’il forme fait la part belle aux nationalistes d’Israël Beytenou. Lieberman obtient le ministères des affaires étrangères. Peu partisan du dialogue avec les Palestiniens, Netanyahou ne trouve aucune solution diplomatique à la prise de pouvoir du Hamas dans la bande de Gaza. Confronté à une impopularité croissante, le premier ministre israélien a récemment demandé à Tzipi Livni, restée dans l’opposition, de rejoindre son gouvernement. Sans obtenir de réponse positive jusqu’à présent.
Mars : la fusillade de Winnenden secoue l’Allemagne
Le 11 mars, Tim Kretschmer, 17 ans, pénètre armé d’un pistolet automatique dans le collège Albertville-Realschule de Winneden (Bad Wurtemberg), un établissement qu’il fréquentait l’année précédente. Il ouvre le feu, tuant neuf élèves et trois professeurs. Il prend ensuite la fuite, abattant un passant et deux vendeurs dans un magasin de voitures. Finalement retrouvé par les forces de police, il se donne la mort. Les motivations de son geste restent à ce jour inconnues. La vidéo « testament » de Kretschmer, retrouvée sur un forum internet, s’avère être fausse.
Cette tuerie secoue fortement l’Allemagne. Elle relance le débat sur le contrôle des armes à feu. Fin mai, le gouvernement d’Angela Merkel annonce un durcissement de la loi en vigueur. Un registre national des armes à feu est créé. Une partie de la classe politique dénonce cependant l’inutilité de la mesure, soulignant que l’arme utilisée par Tim Kretschmer appartenait à son père. Autre débat relancé par la fusillade : celui de la violence portée par la pornographie et certains jeux vidéos. Sans conséquence majeure pour le moment.
Avril : le G20 de Londres accouche d’une souris
Le 2 avril, le G20 de Londres s’ouvre dans le contexte de la crise financière internationale déclenché par l’épisode des subprimes. Principal objectif des nations participantes : mettre en place des plans de relance économique coordonnés, et surtout faire cesser les activités des paradis fiscaux. Plusieurs décisions emblématiques sont prises. Les dirigeants présents s’engagent notamment à tripler les ressources du Fonds monétaire international (FMI) et à créer un conseil de stabilité financière.
Mais très rapidement, il apparaît qu’aucune des mesure prise ne permettra une nouvelle régulation du capitalisme mondial. La nouvelle « liste noire » des paradis fiscaux publiée lors du G20 « oublie » de nombreux territoires, comme Jersey, Guernesey, Hong Kong ou Macao. Les engagements pris par certains Etats aux conditions fiscales avantageuses restent très faibles. Le sommet du G20 n’aboutit pas non plus à la chasse aux produits financiers toxiques. Ce que dénonce Dominique Strauss-Kahn, président du FMI. A Londres, la diplomatie s’est brisé sur les contraintes économiques et le refus des Etats de sanctionner leurs propres places financières.
Mai : le noir et blanc l’emporte à Cannes
La soixante-deuxième édition du festival de Cannes, qui s’ouvre le 13 mai, est présidée par l’actrice Isabelle Huppert. Douze jours plus tard, après la fameuse montée des marches, c’est finalement le réalisateur autrichien Michael Hanecke qui reçoit la palme d’or pour son film Le Ruban blanc. Celui-ci, œuvre en noir et blanc, dépeint l’histoire d’un village allemand à la veille de la première guerre mondiale. Jacques Audiard obtient quant à lui le Grand prix du jury pour Un Prophète, qui décrit l’univers carcéral français.
Autre épisode marquant de cette soixante-deuxième édition : le tollé provoqué par le film Antichrist du réalisateur danois Lars Van Trier. En cause : des images d’une rare violence, des scènes de sexualité et d’automutilations jugées déplacées… qui récoltent de copieux sifflets lors de la projection. Malgré le scandale, Charlotte Gainsbourg, qui tient l’un des rôles principaux, remporte le prix d’interprétation féminine. Côté masculin, c’est Christophe Waltz qui rafle le titre pour sa prestation dans Inglorious Basterds de Quentin Tarantino.
Juin : le roi de la pop s’éteint
Le 25 juin, dans une maison de Bel Air à Los Angeles, Michael Jackson perd connaissance à la suite d’une surconsommation de médicaments. Il ne se réveillera pas. Quelques heures plus tard, son frère Jermaine Jackson annonce le décès du roi de la pop à la presse américaine. Aux quatre coins du monde, des millions de fans sont en deuil. Michael Jackson avait enregistré dix albums. Six d’entre eux figurent parmi les plus vendus au monde, dont Off the wall, Thriller, et Bad. Son légendaire moonwalk était devenu la signature d’un style unique.
La presse internationale fait largement l’impasse sur les frasques relatives à sa vie privée, en particulier sur les accusations de pédophilie qui pesaient sur lui. Sa mort provoque un regain de vente de ses albums. L’émoi mondial provoqué par le décès de l’idole profite par ailleurs à la société Sony Pictures, qui rachète les images de This is it, la tournée d’adieux de Michael Jackson, pour en faire un film. La star a été vendeuse jusqu’au bout…
Juillet : Armstrong revient, Contador gagne
Le 4 juillet, les coureurs du Tour de France s’élancent de Monaco. Cette quatre-vingt-seizième édition est marquée par le retour de l’Américain Lance Armstrong, septuple vainqueur de l’épreuve. Mais c’est l’Espagnol Alberto Contador, déjà vainqueur en 2007, qui remporte le Tour de France 2009. Il devance Andy Schleck et… Lance Armstrong.
De nouvelles affaires de dopage entachent l’épreuve. Les coureurs Alejandro Valverde et Tom Boonen sont ainsi interdits de compétition avant le début de la Grande boucle. Plus récemment, le parquet de Paris a révélé que la formation Astana aurait commis une infraction pénale pendant le Tour 2009. Des kits de perfusion, pouvant servir au dopage de coureurs, auraient été retrouvés dans l’hôtel de cette équipe… à laquelle appartenaient Contador et Armstrong.
Août : alternance historique au Japon
30 août : au terme des élections législatives nippones, le règne quasi-ininterrompu du Parti libéral japonais (PLD) prend fin après 54 ans. Les résultats donnent le Parti démocrate du Japon (PDJ) vainqueur. Yukio Hatoyama, figure majeure de l’opposition, devient le soixantième Premier ministre japonais. Il succède à Taro Aso.
Dès son arrivée au pouvoir, Hatoyama annonce sa volonté de réduire de 25% les émissions de gaz à effet de serre émises au Japon. Il interrompt bon nombre des projets de son prédécesseurs, invoquant la nécessité de limiter les dépenses publiques. Par ailleurs, il annonce son ambition de booster l’économie japonaise en développant la consommation intérieure. Un projet relativement audacieux, puisque la croissance du Japon s’est construite essentiellement grâce aux exportations depuis la seconde guerre mondiale.
Le Premier ministre japonais s’est attiré les foudres de l’administration Obama en envisageant le déménagement d’une base de soldats installée au Japon vers les Etats-Unis. Récemment impliqué dans une affaire de financement occulte de son fonds de soutien, Yukio Hatoyama a refusé de démissionner… tout en indiquant qu’il le ferait « si un grand nombre de voix l’exigeait ».
Septembre : Polanski incarcéré en Suisse
27 septembre : le cinéaste américain Roman Polanski est incarcéré en Suisse, en exécution d’un mandat d’arrêt international émis par les Etats-Unis. Ceci pour une affaire de mœurs remontant à 1977. Le réalisateur du Pianiste, de Rosemary’s baby et du Bal des vampires est accusé de viol sur une mineure de 13 ans, Samantha Geimer. Parti en Europe avant l’audience devant fixer sa peine, Polanski n’est jamais revenu aux Etats-Unis.
Dans les heures suivant son incarcération, le cinéaste reçoit immédiatement le soutien de personnalités artistiques et politique en Europe, dont celui du Ministre de la culture Frédéric Mitterrand. A l’inverse, la presse américaine soutient presque unanimement l’arrestation du cinéaste. Après deux mois en prison, Polanski est assigné à résidence dans un chalet à Gstaad, en attente de la réponse suisse à la demande d’extradition américaine. Muré dans le silence pendant son incarcération, le cinéaste s’est finalement exprimé le 27 décembre, dans une lettre adressée à Bernard Henry-Lévy. Il y remercie ceux qui lui ont envoyés des témoignages de sympathie.
Octobre : Microsoft lance Windows 7 pour se refaire une santé
Confronté à l’échec de Windows Vista, très critiqué par les utilisateurs, Microsoft met sur le marché Windows 7, son nouveau système d’exploitation, le 22 octobre. Une manière pour l’entreprise de réaffirmer sa place de leader sur ce marché. Principales nouveautés de ce nouveau système d’exploitation : démarrage plus rapide, travail de la reconnaissance vocale et de l’identification d’écriture manuscrite, système de recherche « bibliothèque ». Et même une fonction GPS, utile en cas de vol de l’ordinateur.
Pour de nombreux experts cependant, le succès de Windows 7 devrait avant tout résider… dans l’échec de Vista ! De nombreux professionnels sont en effet restés sous la version XP, un système d’exploitation qui ne sera bientôt plus soutenu par Microsoft. La migration vers Windows 7 sera donc forcée. Ce système d’exploitation serait par ailleurs plus sécurisé que le précédent. En revanche, l’apparition de concurrents , comme Android de Google, pourrait freiner sa diffusion.
Novembre : Berlin, vingt ans déjà…
9 novembre : l’Allemagne et le monde commémorent les 20 ans de la chute du Mur de Berlin. Sa destruction, deux décennies plus tôt, marque le symbole d’une paix retrouvée entre l’Est et l’Ouest, que la guerre froide avait dressés l’un contre l’autre. Le 9 novembre 2009, plus de 100 000 personnes et de nombreux officiels sont présents à Berlin pour cette célébration. Lors de ce vingtième anniversaire, un millier de dominos sont installés sur le tracé du mur, et renversés par Lech Walesa, ancien président polonais.
Episode cocasse : Nicolas Sarkozy, en Allemagne pour cette commémoration, déclare à cette occasion avoir été présent à Berlin le 9 novembre 1989, aux côtés d’Alain Juppé. Une affirmation aussitôt mise en doute par un journaliste de Libération, qui déclenche une communication confuse du côté de l’Elysée. Le Canard Enchaîné se saisit aussitôt de l’affaire en titrant, le mercredi suivant : « Ich bin ein baratineur ! »
Décembre : l’écologie en rade à Copenhague
Du 7 au 18 décembre, sous l’égide de l’ONU, 193 pays se retrouvent à Copenhague pour jeter les bases de l’après Kyoto. Ce protocole sur le climat doit en effet prendre fin en 2012. Dans ce cadre, dès mars 2009, des scientifiques se rencontrent à Copenhague pour mettre en commun leurs connaissances sur le changement climatique. Principal débat de la conférence qui se prépare : la réduction d’émission de gaz à effet de serre. Pour la première fois, l’aide à fournir aux pays en développement pour leur permettre d’atteindre ces objectifs de réduction fait l’objet d’un véritable enjeu.
Mais au terme des 15 jours, force est de constater que le sommet est un échec. Si le texte final entérine le principe d’une limitation de 2°C de la hausse de la température mondiale d’ici 2050, il ne comporte pas d’engagement chiffré. Durant le sommet, Les Etats-Unis et la Chine, plus grands pollueurs du monde, font bande à part. Pékin, contraint par la nécessité d’une croissance importante, garante de l’ordre social chinois, s’oppose notamment à toute mesure visant à vérifier l’application de l’accord. Seul bon point : l’engagement des Etats-Unis, de l’Europe et du Japon à fournir 7 milliards d’euros par an chacun aux pays les plus pauvres d’ici 2012. Pour autant, les associations et ONG écologistes, ainsi que la presse, ont jugé le sommet de Copenhague décevant.
Crédit photo M. Jackson : Manfrys / Flickr
Crédit photo R. Polanski : encato sunland / Flickr
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Clément,
Cela a une saveur de …. revue de presse dont je crois avoir, dans le passé, apprécié le ton.
Moins irlandaise que celle que je connaissais mais bien faite.
Bravo, Clem.