Lettre de candidature à François Fillon pour la présidence du Conseil d’Analyse de la Société

Luc Ferry touche 4500 euros mensuels pour des cours qu’il n’assure pas et place ses proches au CAS, le tout avec la bénédiction de Matignon. Quitte à délirer, autant le faire pour de bon : les auteurs de Retour d’actu postulent pour le remplacer

Monsieur le Premier ministre,

par la présente lettre, les auteurs de Retour d’actu vous adressent leur candidature commune pour la présidence du Conseil d’Analyse de la Société (CAS). Nous avons en effet eu vent des difficultés actuellement rencontrées par l’actuel détenteur du poste, et nous souhaitons mettre nos compétences à votre service afin de remédier à cette situation.

Soyez certain en premier lieu, Monsieur le Premier ministre, que notre démarche ne vise en aucun cas à provoquer un bouleversement au sein du CAS. Il ne saurait être question de remettre en cause les traditions établies par l’actuel président au sein de cette institution.

Aussi, nous nous engageons formellement à accepter de continuer à être rémunérés après avoir cessé nos activités professionnelles respectives. Nous ne doutons pas que Matignon prendra en charge ce non-engagement grâce à l’argent des contribuables.

Par ailleurs, autre gage de notre volonté de servir au mieux les intérêts de la République et de la France, nous nous contenterons du salaire de 4499 euros (net) dont bénéficie l’actuel président du CAS. Nous saurons également nous adapter aux locaux actuellement mis à disposition de l’institution (106 mètres² dans le septième arrondissement de Paris). En effet, nous avons une haute idée de l’importance de notre mission pour l’ensemble des Français et nous sommes naturellement prêts à quelques concessions sur les questions d’ordre matériel.

Pour ce qui est de nos compétences, aucun de nous ne peut malheureusement prétendre au titre de philosophe. Cependant, il nous semble que nos profils respectifs parlent en notre faveur et méritent toute votre attention. Ju et Ernst Calafol ont tous deux une expérience avancée dans le domaine de la presse écrite et font partie depuis un moment de « la France qui se lève tôt et ne demande pas de subvention », une thématique chère à votre majorité. Lili a connaissance des réalités quotidiennes des Français grâce à son emploi dans l’enseignement : elle est régulièrement en contact avec de jeunes apprenants de collège, un peu plus de 30 dans chaque classe. Quant à Ruddy, son emploi actuel lui donne un aperçu assez complet des problématiques rencontrées par les publics précaires, en particulier les bénéficiaires du Revenu de Solidarité Active (RSA).

Il va donc sans dire que nous avons tous déjà un avis relativement avancé en ce qui concerne l’état actuel de la société française. Nous sommes naturellement désireux de partager avec vous nos vues sur le sujet afin d’orienter au mieux vos décisions. Nous avons du reste déjà plusieurs suggestions à vous soumettre, concernant la réforme de l’ISF, les notes de frais et de déplacement de certains représentants de l’État, et le niveau de rémunération général dans notre pays comparativement à celui des premiers entrepreneurs de France (CAC 40).

Enfin, soyez sûr que nous ne choisirons pas n’importe qui pour nous épauler dans la tâche qui sera la nôtre une fois à la tête du CAS. Là encore, nous ne souhaitons pas bouleverser les coutumes établies. A l’image de l’actuel président du CAS, nous nous engageons donc faire primer la connaissance sur la compétence et à donner une large place à nos proches parmi les personnes nommées.

Il est bien entendu, Monsieur le Premier ministre, que nous ne nous immiscerons pas dans les choix futurs de l’actuel président du CAS. Toutefois, nous nous permettons de lui suggérer de profiter de ce dispositif actuellement mis en place par votre majorité au profit des personnes bénéficiaires du RSA, et qui consiste à échanger le versement de 467 euros mensuels contre la réalisation de travaux d’intérêt général. Cela nous semble un moyen judicieux et approprié pour approcher au plus près la France d’en bas et conforter une réflexion portant sur l’état de la société dans notre pays.

Veuillez croire, Monsieur le Premier ministre, à l’expression de notre dévouement et de notre considération distinguée.

Les auteurs de Retour d’actu.

Crédit photo : François à l’Imprévu / Flickr

… et retrouvez toute l’affaire Ferry sur Rue89.

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