Ballet « La Belle au bois dormant » : Ould-Braham et Heymann, les deux surdoués

Compte-rendu de la représentation du 31 décembre 2013 du ballet de Noureev « La Belle au bois dormant », donné à l’Opéra de Paris. Hourra à Myriam Ould-Braham et Mathias Heymann, les deux héros de la soirée.

Myriam Ould-Braham est la meilleure danseuse que j’ai vu à l’opéra de Paris depuis que je le fréquente assidûment, soit plus de cinq ans. C’est ce que je me suis dit dès la fin de l’acte I de La Belle au bois dormant, chorégraphié par Rudolf Noureev, lors de la représentation à l’opéra Bastille du 31 décembre 2013.

Il n’est vraiment pas fréquent de rester bouche bée devant une danse si parfaite, si travaillée, si appliquée, et en même temps pleine de naturel. En voyant Myriam Ould-Braham danser ainsi, j’ai compris ce que voulait dire « danseuse étoile », et je me suis dit que cette appellation devait être absolument conservée, malgré la dimension commerciale du label « étoile ». Si l’on aime la danse, et avant tout la danse, il me semble que l’on ne peut que tomber sous le charme de cette artiste. Rien de surfait chez elle, juste l’évidence des lignes, des courbes, et un sens de la musicalité à tomber par terre.

Sa prestation, dans la rôle d’Aurore (la « Belle »), m’a rappelé certaines vidéos de danseuses russes comme Zakharova ou Lopatkina. Son adage à la rose était plein de classe et d’assurance. Dès ses premières minutes de présence sur scène, elle a régné. Non pas régné par simple charisme naturel, mais régné par sa supériorité technique et esthétique, et c’est avant tout cela que l’on attend d’une danseuse étoile. Lorsqu’elle bondissait, heureuse, avec son bouquet de fleurs dans les mains, elle était une image du bonheur de vivre, sans fard. Sa danse est d’une désarmante et magnifique simplicité.

C’est drôle, puisque je ne connaissais guère Myriam Ould-Braham, et du coup n’en attendais rien de particulier. C’est les yeux dans les jumelles que j’ai réalisé que cette femme dansait la danse comme on rêvait de la voir danser.

Cette soirée du 31 était vraiment exceptionnelle, puisque le partenaire de Myriam Ould-Braham était Mathias Heymann, un danseur dont on connaît depuis quelques années, déjà, le talent. Je ne l’ai jamais vu si époustouflant. Son engagement lors du troisième acte restera certainement dans les mémoires. Quel dynamisme, quelle générosité ! Il fait bien plus qu’assurer le coup, c’est un risque-tout qui vous coupe le souffle, il tente à chaque fois de repousser ses limites. Quelles pirouettes d’une rapidité et d’une fougue toute le-richienne ! Et quels sauts plein de bravoure. Quand le ballet de l’opéra de Paris atteint ce niveau, on réalise à quel point c’est une compagnie exceptionnelle.

Vidéo : Myriam Ould-Braham dans « La Belle au bois dormant »

Ce contenu a été publié dans Nos critiques, avec comme mot(s)-clé(s) , , , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *