La droite la plus infecte qui soit…

Nicolas Sarkozy critique Martin Hirsch et Fadela AmaraLa droite cogne sur les anciens ministres d’ouverture de 2007 ralliés à François Hollande… sans rappeler, évidemment, le traitement qu’elle avait réservé à ces prises de la Sarkozie.

Les cadors ce qui reste la majorité pour quelques jours encore se disent « indignés ». Mais il faut les comprendre, les pauvres chérubins… Depuis quelques jours, les soutiens à François Hollande se multiplient. Même Fadela Amara et Martin Hirsch, les grandes « prises » sarkozystes de 2007, ont indiqué qu’ils voteraient pour le candidat du Parti socialiste !

Alors évidemment, devant tant de « traîtrise », les leaders de la droite ont un peu de mal à dormir. Nous leur avions offert un fauteuil ministériel et voilà comment ils nous remercie, les ingrats… Vraiment, dans quel monde vit-on ! « L’attitude de Hirsch est frappée d’ingratitude ! » a lancé Hubert Falco. « C’est une grande déception » a pleuré Jean-François Copé. « Fadela, tu me fais honte » a même osé Christine Boutin (ralliée à Sarkozy depuis quand au fait ? …)

Les cheftons de l’UMP oublient un peu vite de quelle manière ils ont traité Fadela Amara et Martin Hirsch… En 2007, la première -alors présidente de Ni Pute Ni Soumise– entre au gouvernement comme secrétaire d’Etat en charge de la politique de la Ville, avec l’espoir d’un grand Plan Marshall pour les banlieues. Celui-ci a été promis par le candidat Sarkozy, qui a pour le coup remisé temporairement au placard ses idées de karcher. Mais le plan « Espoir banlieue » se voit amputé d’une grande partie de ses crédits, notamment en ce qui concerne les aides aux entreprises installées dans les zones franches urbaines, comme le révèle le Canard Enchaîné. Fadela Amara, finalement, n’aura servi qu’à donner une teinte de société civile à la maison bleue de l’UMP.

Quand l’UMP massacrait les idées de Hirsch…

Les choses sont sans doute encore plus dégueulasses pour Martin Hirsch. Rappelons-le, le bonhomme est l’ex-Président d’Emmaüs. Pas n’importe qui donc… et l’on pourrait se demander ce qu’il vient faire cette galère en 2007. Eh bien tout simplement mettre en place son Revenu de solidarité active (RSA) en remplacement du RMI, croyant sans doute un peu naïvement que le programme de Nicolas Sarkozy intègre une certaine dimension sociale (idée que le candidat a parfaitement réussi à distiller durant sa campagne).

L’objectif du « bébé » de Hirsch : faire en sorte que plus personne ne perde d’argent à retourner au boulot. Car souvent, n’en déplaise à certains, c’est le cas : entre des allocations et un salaire faiblard assorti de l’obligation de mettre de l’essence dans la voiture et de faire garder les enfants, le choix peut être vite fait. D’où l’idée d’une somme « chapeau » allouée à qui reprend un emploi. On peut discuter l’idée, voire la critiquer. Mais elle est incontestablement issue d’une réflexion sociale et économique -et non pas seulement politicienne- et surtout, elle vise à éliminer la stigmatisation de ceux qui n’ont pas la chance d’avoir un job. Plus de « RMI-ste », tel est l’objectif de Hirsch, qui rappelle d’ailleurs à l’envie qu’une personne bénéficiant d’allocation logement n’est pas cataloguée dans la catégorie des « assistés ».

Mais chassez donc le naturel… La majorité de droite n’est sociale que le temps d’une campagne. Très concrètement, elle bloque le projet de Hirsch pour les moins de 25 ans, en créant un RSA jeunes qui ne s’adresse de facto qu’à un infime minorité d’entre eux, alors qu’ils sont le plus concernés par le chômage. Pire : les ténors de droite, Laurent Wauquiez en tête, s’en prennent à plusieurs reprises au « cancer de l’assistanat » en visant explicitement les bénéficiaires du RSA… ce qui, précisément, était l’objet de la lutte de Martin Hirsch ! Ces mêmes ténors se gardent par ailleurs bien de rappeler que bon nombre des « assistés » en question ne sollicitent même pas le RSA quand ils y ont droit, arguant très souvent qu’ils souhaitent vivre de leur travail !

Et aujourd’hui, ils s’offusquent, ils s’indignent, ils s’étouffent devant la « trahison » de Hirsch. N’insistant évidemment pas trop sur le fait qu’ils ont saboté une grande partie de son projet. Du reste, se souviennent-ils que celui qu’ils soutiennent avec tant de dévotion fut lui-même un traître avant l’heure ? Pour mémoire, entre 1993 et 1995, Nicolas Sarkozy se rangea derrière la bannière balladurienne tout en conservant quelques œufs dans le panier chiraquien d’où il était issu… Question « élégance » et fidélité politique, l’actuel Président aura plutôt des leçons à recevoir qu’à donner.

Et pour finir, rappelons ce qu’a affirmé Hirsch aux médias qui l’interrogeaient sur son choix : « Je n’attends aucune forme de récompense ». On imagine que c’est évidemment le cas aussi pour tous ceux qui défendent bec et ongle Nicolas Sarkozy à quelques jours d’une raclée électorale qui s’annonce historique…

Crédit photo : UMP photo / Flickr

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