Au soir du premier tour, les sondages donnent Hollande vainqueur au second à 54%. Quoiqu’en dise la droite, c’est plié, ou presque… Retour d’actu mâche le boulot d’Henri Guaino et vous fait le discours de sortie de Sarkozy (creux à souhait).
Salle de la mutualité. Le Président -vraiment sortant cette fois- se pointe au pupitre face à ses fidèles et mitraillé de flash. Il sourit d’un air méchamment crispé.
« Françaises, Français, mes chers compatriotes,
Les urnes ont rendu leur verdict, la démocratie a parlé. Il y a cinq ans, vous m’avez accordé votre confiance : j’ai eu l’immense honneur de vous servir et de servir la République française. J’y ai consacré toute ma conviction, toute mon énergie, toutes mes forces (une minute d’applaudissements dans la salle où retentissent des « Sarko ! » « Sarko ! »). Je me suis efforcé, chaque jour, de me montrer digne de cette confiance dont vous m’aviez honorée en 2007 (des « bravo ! » « bravo ! » dans la salle. Une dame pleure au premier rang).
Ces cinq années furent difficiles : je veux le rappeler, nous avons été frappés de plein fouet par une crise financière aux effets dé-va-sta-teurs, la pire crise que nous ayons eu à affronter depuis 1929. A vos cotés, j’ai guidé le navire dans la tempête. Je pense avoir… (applaudissements bruyants dans la salle) Je pense avoir fait de mon mieux pour protéger la France, pour la moderniser, et pour l’ouvrir davantage à l’Europe et au monde. J’ai espéré poursuivre la grande aventure de la France à vos côtés, je regrette que mon message n’ait pas été suffisamment entendu (Les « Sarko ! » « Sarko ! » reprennent pendant une minute).
Je crois avoir posé pour les années à venir les jalons pour bâtir une France plus forte. Je souhaite que ce travail ne soit pas anéanti (salves de huées dans la salle. Dans la foule, on entend quelques « Sarko, Président ! ». Il reprend)… Je souhaite que ce travail ne soit pas anéanti, car c’est aussi le travail du peuple français, qui a consenti à de très importants efforts au cours de ces dernières années, pour moderniser son économie, pour adapter son système de protection sociale, et pour être plus compétitif dans le monde de demain.
Mes chers compatriotes, je vous quitte aujourd’hui à regret et avec tristesse mais aussi avec une fierté : celle d’avoir mené à bien la mission que vous m’aviez confiée. Au-delà du travail d’un homme, l’idée de la France demeure, et le rêve français perdure. (Deux minutes d’applaudissements non-stop dans la salle. Les caméras ont du mal à capter le Président sortant à cause des drapeaux).
Mes chers compatriotes, je vous dis au revoir. Vive la République, vive la France ! »
Le lendemain, Libération -qui avait titré « Sarkommence » il y a bien longtemps- fait sa une sur l’image du Président sortant en titrant cette fois : « Sarkozy, c’est fini ».
Crédit photo : isarepi / Flickr
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