Du mépris ordinaire du bas peuple sous Sarkozy

Rachida Dati se fout des Français, et en femme libre elle n’a pas honte de le dire ! Suivant ainsi la voix de son maître Sarkozy.

La grande nouveauté sous Sarkozy, c’est l’officialisation du mépris radical qu’ont les dirigeants à l’égard des électeurs. Preuve de plus avec cette anecdote tirée du Canard enchaîné daté du 30 novembre 2011.

Le 25 novembre, Rachida Dati, député européenne et ancienne ministre de la Justice, donne une conférence à l’école parisienne Sup de pub, vêtue d’un « splendide blouson en cuir Versace ». Citons le Canard : « Face aux futurs pubards, Dati a résumé d’une phrase son expérience de la campagne présidentielle auprès de Sarko en 2007 : ‘Après ça, vous pouvez tout faire, vous pouvez vendre n’importe quoi.' »

La politique, en ce début de XXIème siècle, c’est de la com’, de la pub, personne n’en doutait vraiment. Mais une étape de plus est franchie lorsque l’on en arrive au point où ce foutage de gueule de première classe devient officiel. Où le mot « démocratie » est officiellement vidé de son sens, piétiné comme une photo jaunie, délégitimé d’un revers de main accompagné d’un éclat de rire épanoui sous les effluves d’un parfum Chanel. Comment un ancien ministre de la République, à une époque aussi troublée de l’Histoire (crise économique majeure), peut-il se permettre de prononcer cette phrase en public, même sous forme de boutade ? C’est d’une indécence sans équivalent.

Et c’est évidemment grave. Il faut plaindre toute personne qui n’en est pas consciente. Se rendent-ils comptent qu’ils jouent avec le feu, ceux-là de nos dirigeants qui persistent gaiement dans la veine de l’insouciance princière alors même que les Français sont à deux doigts de péter un câble ? Non, ils ne s’en rendent pas compte, et il semble même qu’ils soient même très fiers d’affirmer en public qu’ils s’en branlent tout simplement.

Encore une fois, ce mépris sans bornes n’est pas nouveau, il dure depuis 2007, et Retour d’actu s’était amusé, un temps, à lister toutes les phrases surréalistes qui étaient prononcées ça et là par des responsables de la sarkozye (on a dû arrêter, car c’est un job à plein temps). Mais on ne peut s’empêcher de renouveler ce cri de colère, et tant pis si c’est ridicule, en se rappelant que cette tripotée de vulgaires irresponsables pas toujours compétents transitent tranquillement de palais ministériel en parlements nationaux ou européens, dans l’impunité la plus totale, avec des facilités de vie défiant toute concurrence. Alors que chaque Français voit son capital de confiance en l’avenir diminuer jour après jour, sent de plus en plus les affres de la crise le concerner personnellement, quel que soit son statut social.

Et voilà qu’on a le culot, devant des étudiants en publicité, de traiter les électeurs comme du bétail à qui l’on promet monts et merveilles. Et peut-être même d’en rire. Quel mépris, quel mépris… On peut se demander ce que les Français attendent de plus  pour envoyer balader ce système totalement à bout de souffle, à côté de ses pompes, incapable de produire la moindre réponse structurée aux défis énormes des temps, à un moment où l’esprit de gouvernance devrait être, au contraire, à son plus haut niveau d’intensité. C’est tout simplement désespérant.

La tenue de la vie politique française, vu les circonstances actuelles, c’est une honte historique.  Et Rachida Dati est indéniablement l’un des symboles les plus parlant de ce grand moment. Merci Sarkozy !

Crédit photo : Raymond Vuilleumier / Flickr

 

Ce contenu a été publié dans Nos coups de gueule, avec comme mot(s)-clé(s) , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *